BIENTOT DANS LE CROSSROADS ......
AVEC
Sortie du CD le 13 Mars TempoRecords/Socadisc
Un tortillage de Lazy Lester, un Baton Rouge incandescent et une paresse indécrottable dans le fond du temps... Un enregistrement presque oublié dans un coin de tiroir qui resurgit à l’aune des souvenirs...
En 2003, le festival Musique de la Nouvelle Orleans à Perigueux faisait 3 ans.
Parrain initial de l’année 2000, Benoit Blue Boy avait une idée. Et une bonne : la rencontre entre Lazy Lester, figure tutélaire d’une certaine idée du blues, et Les Tortilleurs s’est faite là sur la scène du parc Gamenson.
Naturellement... Une première et unique répétion-balance-mise-au- point-de-tout et on y était déjà. À un moment, Benoit a suggéré que d’aucun s’imagine dans les années 60 dans un fin fond de Louisiane. Pas de gros efforts à faire. Les branches des grands arbres du parc groovaient sous le poids des moineaux et la brise moite de mid august faisait le reste. Tapi dans un coin de scène derrière un gros Hammond B3 prêté pour la circonstance par un impénitent collectionneur de guitares, le gallois Geraint Watkins nappait la sauce à sa manière. Plus Tabasco qu’Espelette, le liant virait rapidement au radical. Dans le blues, il y a ceux qui aiment Jimmy Reed et les autres.
La vielle sentence cochait ici la première case du questionnaire. Les Tortilleurs s’ébrouaient en confiance et abandon. La rythmique Chopin / Millerioux assurait les fondamentaux et la guitare de Stan Noubard Pacha semblait sortir d’Excello.
Pourquoi jouer toutes les notes alors que les bonnes suffisent. Une concision commune entre le guitariste, l’harmoniciste et le chanteur. Lazy Lester laissera les parties d’harmonica à Benoit. Une médaille de chevalier des arts et lettres n’aurait pas mieux fait que cet adoubement tacite.
Comme tous les morceaux de cet enregistrement, Ya Ya, Tell me, I Made Up my Mind ou You Don’t Have to go ont les couleurs de cette rencontre. Une verdeur pastel de fin d’été pour renforcer la Note bleue.
Stéphane Colin